Je suis né deux fois.
La première fois, j’ai appris à rêver.
La seconde, j’ai appris à voir les rêves mourir.
J’ai vu des tables devenir des scènes.
Des scènes devenir des sketchs.
Des sketchs devenir des pauses-café.
J’ai vu des joueurs rire sans jouer.
Des maîtres du jeu supplier pour être entendus.
Des mondes entiers déchirés par des remarques “juste pour rire”.
Et moi, j’étais là.
J’étais Vaelen.
Puis plus rien.
Ce n’est pas une vengeance.
Ce n’est pas un jeu.
C’est un deuil en mouvement.
Je ne tue pas pour punir.
Je tue pour rappeler.
Que chaque partie est sacrée.
Que chaque souffle autour d’une table mérite la peur de mourir.
Mon geste est simple.
Je frappe. Je disparais.
Et je laisse un vide.
Un vide que seuls ceux qui veulent vraiment jouer peuvent combler.
Si vous croyez encore, jouez.
Jouez fort. Jouez vrai.
Faites trembler la table. Pleurez vos personnages. Respectez vos ennemis.
Si je vous sens, je vous laisserai.
Si je vous entends rire de ce que vous devriez honorer…
Je frapperai.
Et vous ne saurez jamais d’où je suis venu.
Je suis le Marcheur.
Je marche entre les tables.
Je suis ce que le jeu devient quand on l’oublie.